Les lauréats de la 13e édition

Chaque année depuis treize ans, l’État, la Région Bretagne, l’ADEME Bretagne et leurs partenaires encouragent les acteurs bretons dans l’évolution des territoires, des entreprises et des citoyen(e)s vers une prise en compte du développement durable.

Ces Trophées soulignent la mobilisation d’acteurs locaux qui agissent en faveur du développement durable et mettent en lumière la richesse et la diversité des initiatives portées par les citoyens bretons.

Catégorie Association

L’ELFE (Épicerie Locale Favorisant L’Entraide)

    • Action : Création d’une épicerie solidaire mixte et itinérante en milieu rural
    • Lieu : Mauron (56)
    • Contact : Émilie MONTIGNY, Co-présidente

L’association l’ELFE a été créée en mars 2018 par Émilie et Mathias Montigny. Travailleurs sociaux de métier, ils sont partis du constat que la population en milieu rural vieillit, que les commerces traditionnels disparaissent et qu’un manque d’information peut toucher et pénaliser certaines personnes dans nos campagnes.

Pour recréer du lien et offrir à chacun un accès aux droits élémentaires, avec la possibilité d’une aide aux démarches administratives, ils ont eu l’idée de créer l’ELFE épicerie solidaire et itinérante. Avec leur caravane, ils sillonnent chaque semaine les marchés et les places de 11 communes du Morbihan et d’Ille-et-Vilaine. « L’ELFE est d’abord un prétexte pour pouvoir discuter avec les gens et déceler d’éventuelles difficultés. Une sorte de primo accueil qui peut permettre de soulager un peu, de dédramatiser certaines situations », confie Émilie Montigny, co-présidente de l’association.

Grâce à un modèle économique plus collectif dans lequel chacun peut participer, l’ELFE accueille 250 adhérents. « L’objectif est de permettre à tous un accès à des produits alimentaires de qualité, locaux et variés, à des prix modulés selon la capacité financière familiale. 50 % du ticket peut être pris en charge par l’association pour certaines personnes, sur simple demande et sans justificatif. Chacun peut y venir faire ses courses : la mixité évite toute stigmatisation », insiste Émilie.

Avec un panier moyen de 10 € par consommateur, l’association apporte son soutien à l’économie locale par le développement de circuits d’approvisionnement courts où les producteurs fixent leur prix. Pour 2019, l’association a bon espoir de pouvoir créer un premier emploi.

Pour en savoir plus : facebook.com/LElfe


Catégorie Entreprise

Grain de Sail

    • Action : Construction de son premier voilier cargo
    • Lieu : Morlaix (29)
    • Contact : Jacques BARREAU, Associé fondateur – Directeur général

Grain de Sail est né en 2010 sous l’impulsion de trois associés, professionnels du secteur maritime. Leur idée : coupler une activité de transformation et commercialisation de café et chocolat, deux produits plaisir dont les matières premières sont importées d’Amérique centrale, à un armement maritime décarboné exploitant un voilier cargo conçu à cette fin.

Pour assurer le financement du voilier cargo, l’entreprise a développé, dans un premier temps, la torréfaction de café avant de se lancer, en 2016, dans la chocolaterie. « Nous souhaitions produire nous-mêmes notre chocolat », explique Jacques Barreau, Directeur général de Grain de Sail.

Avec une production mensuelle de 1,5 tonnes de café et 10 tonnes de chocolat,  l’entreprise atteint 2,3 M€ de chiffre d’affaires en 2018 et signe alors le contrat de construction du premier voilier cargo Grain de Sail.

Livré en novembre 2019, le voilier partira de Morlaix en mars 2020 pour effectuer sa première boucle Morlaix-New York, en exportant à l’aller de vins Bio Français, avant de prendre la direction des Caraïbes pour y charger du café vert et du cacao et de retourner à Morlaix pour une transformation en cafés et chocolats Grain de Sail. Lauréat des Trophées bretons du développement durable 2019, l’entreprise qui embauche désormais 21 salariés, défend trois valeurs : le goût, l’aventure humaine et maritime et bien sûr le développement durable.

« Nous attachons de l’importance aux différents volets du développement durable. Le social, avec l’emploi de 20 ouvriers de l’ESAT de Morlaix mais aussi des prix produits raisonnables (aspect parfois négligé) pour que tout le monde puisse y accéder. L’environnement bien entendu (produits BIO et bilan carbone optimisé) et enfin le volet économique qui exige d’être rentable pour pérenniser l’entreprise », souligne Jacques Barreau.

Pour en savoir plus : facebook.com/GraindeSail


Catégorie Acteur public

Mairie Saint-Sulpice-La-Forêt

  • Action : Smart Saint-Sulpice
  • Lieu : Saint-Sulpice-La-Forêt (35)
  • Contact : Yann HUAUMÉ, Maire

Commune de Rennes Métropole, Saint-Sulpice-La-Forêt avec ses 1500 habitants fait figure de pionnier. Elle expérimente depuis plus de 3 ans un projet de « Smart Village » avec une technologie qui, à l’aide de capteurs sans fil et d’un réseau très basse énergie, permet de collecter en temps réel la consommation énergétique de six bâtiments communaux. De la salle polyvalente à la mairie en passant par l’école, la salle des sports…

Au moyen de capteurs qui communiquent grâce à un réseau dédié (Lora) très basse consommation, il est possible de connaître tous les paramètres de consommation en temps réel et d’étudier leur évolution sur plusieurs années. Plus besoin d’attendre la facture semestrielle ou annuelle pour s’apercevoir qu’il y a une fuite d’eau ou une consommation électrique anormale. Sur l’écran de son ordinateur le responsable des services techniques peut visualiser facilement ce qui se passe, côté consommation. Grâce à ces données, la commune a réalisé plus de 20 % d’économie sur sa facture énergétique en trois ans ».

Pour ce faire, la commune a travaillé avec deux start-up locales (Wi6Labs et Alkante), avec l’ALEC (Agence Local de l’Énergie et du Climat) et le soutien de Rennes Métropole.
« L’objectif est de s’appuyer sur cette richesse territoriale pour co-construire une solution à plusieurs avec un budget très limité
» explique Yann Huaumé, maire de Saint- Sulpice-La-Forêt.

Pour les Trophées bretons du développement durable 2019, Smart Saint-Sulpice a présenté la deuxième phase du projet : le pilotage, via l’internet des objets, des systèmes de chauffage et l’amélioration thermique des bâtiments. En s’appuyant sur les connaissances acquises au cours de ces trois dernières années et en optimisant l’usage de l’énergie, la commune a pour nouvel objectif d’atteindre 40 % d’économie d’énergie et répondre ainsi aux objectifs fixés de la « convention des maires pour le Climat et l’Énergie ».

Après les distinctions nationales et une reconnaissance internationale et européenne, la mairie est très fière de recevoir une reconnaissance régionale. « Être lauréat des Trophées bretons du développement durable nous permet de démontrer que, quel que soit la taille de la commune, l’expérimentation autour des nouvelles technologies pour trouver des solutions en termes d’économie d’énergie sur les bâtiments publics et se mettre en transition est possible » précise Yann Huaumé. C’est un avantage ici d’être un village, l’action et le pouvoir de décision sont peu éloignés. Cela permet un arbitrage rapide et d’être agile, comme sur le modèle « start-up » avec lesquelles nous travaillons.

Pour en savoir plus : Saint-Sulpice-La-Forêt


Catégorie Établissement d’enseignement

Collège Val d’Elorn

    • Action : Favoriser la biodiversité
    • Lieu : Sizun (29)
    • Contact : Cécile LE BOHEC, CPE

Partis d’une réflexion sur l’impact des humains sur la planète, les 30 éco-délégués du collège Val d’Elorn ont réfléchi aux moyens de le limiter.

En axant leur démarche autour du thème de la biodiversité, ils ont conduit plusieurs actions , en commençant par créer un poulailler abritant 2 poules afin de sensibiliser leurs camarades à la réduction des déchets. « Les élèves ont pu constater concrètement qu’un seau entier de déchets de cantine nourrissait les deux poules », souligne Cécile Le Bohec conseillère principale d’éducation, qui encadre le projet. Ils ont aussi mis en place un système d’éco-pâturage avec 3 brebis d’Ouessant qui circulent librement dans le parc du collège.

Le collège a également été labellisé refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Des nichoirs ont été disposés dans les arbres du collège. Les élèves peuvent ainsi, sur le temps du midi ou en cours de SVT, nourrir, observer, compter et enregistrer les oiseaux, sur le compte « oiseaux des jardins » du collège.

« Toutes ces actions permettent aux jeunes d’être sensibilisés aux questions environnementales. L’information passe par les enfants et c’est grâce à eux que nous ferons évoluer nos pratiques. Les parents ont d’ailleurs très bien accueilli le projet. Au-delà de leur intérêt pédagogique, ces actions créent de nouvelles relations entre adultes et jeunes, elles donnent une autre dimension à l’école », poursuit Cécile Le Bohec.

D’autres projets, autour du thème de l’alimentation et du gaspillage alimentaire sont prévus pour la rentrée prochaine, avec déjà de nombreuses idées qui germent.

Pour en savoir plus : facebook.com/Collège-Du-Val-dElorn


Trophée « Ensemble »

Créé pour cette édition, le prix  » Ensemble  » récompense les projets les plus collaboratifs.

L’Effet Papillon

    • Action : Recyclerie et tiers-lieu
    • Lieu : Baud (56)
    • Contact : Virginie LETORT, co-coordinatrice

« Penser le changement plutôt que changer le pansement ! », telle est la devise de L’effet Papillon. Basé à Baud dans le Morbihan, il comprend une recyclerie, magasin solidaire de 300 m. Dans son stock de 100 m. transitent chaque semaine 1,5 tonnes d’objets donnés et revendus à faible coût. Cette fourmilière est gérée de manière horizontale par 5 salariés et une trentaine de bénévoles.

Projet autofinancé, à but non lucratif, la recyclerie s’inscrit dans une démarche d’Économie Sociale et Solidaire et de Développement Durable. « Éco-mobilier ou Éco-systèmes, pour le recyclage des produits électroniques et électroménagers, nous recherchons aussi les solutions les plus efficientes pour nos déchets qui n’ont pas d’issue de recyclage », indique Virginie Letort, co-coordinatrice de l’association.

L’effet Papillon dispose aussi d’un tiers-lieu avec mutualisation des outils, des espaces et des compétences. Cet espace des possibles au service de l’initiative et de la prise d’autonomie, propose 300 m2 d’espaces de travail partagé, un espace enfant, une bibliothèque, une cantine numérique et de nombreux ateliers de montée en compétence.

« Le tiers-lieu est un intermédiaire entre foyer et lieu d’activité. C’est un endroit convivial qui offre toute une possibilité de loisirs à des fins de professionnalisation. Il s’agit de rester curieux, d’apprendre sans cesse et de s’intéresser à de nouvelles activités mais aussi à l’autre. C’est une nouvelle forme d’insertion par l’activité… », détaille Virginie Letort. « Par exemple, le 24 juin, nous proposerons un atelier pour fabriquer, avec un ingénieur, un prototype de lentille solaire permettant de faire fondre des métaux. La vente de la ferraille permettra de constituer un fonds de solidarité pour différents projets afin de développer le tiers-lieu. »

Pour 2019, l’Effet Papillon s’engage dans un travail de fond, via un think tank, ouvert aux citoyens et collectifs, pour trouver, avec les différents acteurs de l’économie sociale et solidaire, de bonnes idées pour co-construire l’avenir.

Pour en savoir plus : facebook.com/danslensemble

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